Le point de bascule des gratifications : les Canadiens en ont assez de la culture du pourboire, et des conseils pour ceux qui gagnent des pourboires.

Vous connaissez la marche à suivre.

Vous tapez votre carte, prêt(e) à payer votre café du matin, lorsque, tout à coup, l’écran affiche un message : pourboire de 18 %, 20 % ou 25 %? Vous hésitez. Vous transpirez. Cette petite voix s’insinue : Je n’ai commandé qu’un café. Mais vous souriez et choisissez quand même le montant du pourboire, parce que vous vous sentez obligé(e) de le faire. 

Si cette situation vous semble familière, vous êtes loin d’être la seule personne. En fait, 94 % des Canadiens estiment que les pourboires sont devenus incontrôlables. 

Quand une sortie café devient une sortie culpabilité.

Une nouvelle étude de H&R Block Canada montre que les Canadiens ont officiellement atteint le point de bascule concernant les pourboires. Des comptoirs de restauration rapide aux restaurants à service complet, les attentes en matière de pourboire sont de plus en plus élevées, et de plus en plus de personnes se posent des questions : depuis quand les pourboires sont-ils si compliqués? 

Alors que le pourboire était autrefois un moyen d’exprimer sa reconnaissance pour un service de qualité, on a aujourd’hui l’impression que chaque achat (d’un frappé à un shampoing) est suivi d’une invitation numérique à donner un pourboire. De plus, les personnes remarquent que :

• 90 % des Canadiens estiment que les pourboires sont trop élevés;

• 82 % des personnes interrogées déclarent que le pourboire est attendu dans plus d’endroits que jamais auparavant;

• en moyenne, les personnes disent que 9 % est le « bon » montant de pourboire, ce qui est loin de ce que les écrans de paiement suggèrent habituellement.

Encore plus révélateur? La majorité des Canadiens (70 %) ont déjà quitté un magasin ou un café en se sentant coupables - non pas parce qu’ils avaient fait quelque chose de mal, mais parce qu’ils n’avaient pas donné assez de pourboire (ou pas du tout). C’est un poids émotionnel considérable pour un sandwich ou un latte. 

Avec les écrans de pourboire s’affichant souvent avant même que vous ayez reçu votre commande, un café à 4 $ peut soudainement se transformer en un petit dilemme moral. 

Tapez, donnez un pourboire et répétez : La montée du gonflement des pourboires.

Il fut un temps où les pourboires étaient un remerciement discret pour un service exceptionnel. Et aujourd’hui? Elles accompagnent un large éventail de transactions. 

Que vous preniez un plat à emporter, que vous vous rendiez dans une boutique ou que vous utilisiez un kiosque en libre-service, l’invitation à laisser un pourboire est là. Ce phénomène croissant, connu sous le nom de gonflement des pourboires (ou tipflation), amène les Canadiens à tout repenser.

• Près de 60 % d’entre eux déclarent donner plus de pourboires qu’il y a un an.

• Près d’une personne sur quatre a été amenée à donner un pourboire dans des lieux ou des situations où elle se sentait mal à l’aise ou inattendue de le faire. 

Ce sentiment d’obligation modifie les habitudes financières, parfois au détriment de nos budgets, et à un moment où plusieurs se sentent déjà à la peine. 

Le pourboire n’est pas seulement une pression sociale, c’est aussi un facteur fiscal.

Les discussions relatives aux pourboires se concentrent souvent sur les normes sociales et l’étiquette, mais il y a un autre aspect à prendre en compte, en particulier pour ceux qui gagnent des pourboires. 

Les pourboires sont considérés comme un revenu imposable au Canada. Cela signifie que si vous êtes un serveur, un chauffeur de covoiturage, un employé de salon ou toute autre personne qui reçoit des pourboires, vous devrez les déclarer au moment de produire vos déclarations. 

Les pourboires sont classés différemment selon la manière dont ils sont reçus :

• Les pourboires contrôlés sont distribués par l’intermédiaire d’un employeur (p. ex., ajouté à une facture et payé sur un chèque de paie).

• Les pourboires directs sont reçus directement d’un client (p. ex., en espèces ou par carte).

Quoi qu’il en soit, vous êtes tenu(e) de les suivre et de les déclarer avec précision. 

 Consultez cet article pour en savoir plus : Déclaration des pourboires et des revenus en argent comptant : ce que vous devez savoir si vous travaillez dans le secteur des services.

Alors, que faut-il faire?

Il n’y a pas de réponse parfaite. Toutefois, comme 90 % des Canadiens estiment que les pourboires sont devenus trop élevés, il est clair que beaucoup d’entre nous se posent la même question. 

En fin de compte, donner un pourboire est un choix personnel. Il doit s’agir d’une appréciation et non d’une pression. Avec l’augmentation du coût de la vie, il est normal d’être plus intentionnel. 

Voici quelques moyens de reprendre le contrôle :

• Fixez un budget mensuel pour les pourboires, comme pour les courses ou les plats à emporter.

• Privilégiez le pourboire pour les petites entreprises ou les services d’exception.

• Intégrez le pourboire à vos habitudes de consommation lorsque vous mangez au restaurant.

Le fait d’être attentif ne vous rend pas avare, mais pratique. 

Vous n’êtes pas radin(e) - vous êtes normal(e).

Ainsi, la prochaine fois que l’écran affichera 18 %, 20 % ou même 30 %, ne paniquez pas. Vous n’êtes pas la seule personne à hésiter. La culture du pourboire évolue rapidement et nous essayons tous de suivre le mouvement.

Donnez le montant de pourboire qui vous semble juste. Soyez aimable. Soyez intelligent(e). Et surtout, sachez qu’il est tout à fait normal de vouloir prendre le contrôle de votre argent, surtout au moment de produire vos déclarations. 

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